M. Olivier STIRN / L’Union pour la Méditerranée

Monsieur Olivier STIRN, Ancien ministre, Conseiller du Président de la République.

L’Union pour la Méditerranée comprend 43 pays : les 27 de l’Union européenne ainsi que l’Algérie, l’Egypte, Israël, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Mauritanie, la Syrie, la Tunisie, la Turquie, l’Autorité palestinienne, l’Albanie, la Croatie, la Bosnie Herzégovine, le Monténégro et Monaco.

Cette Union, contrairement à l’organisation résultant des précédents accords de Barcelone, est marquée par une stricte égalité des pays du Nord de la Méditerranée et de ceux du Sud :
– la coprésidence est exercée par la France et l’Egypte jusqu’en juillet 2010 ; ensuite, se sera le Maroc et l’Espagne ;
– le Secrétariat général sera installé en mars 2010 à Barcelone ; il sera occupé par l’actuel ambassadeur de Jordanie à Bruxelles ;
-six secrétaires généraux adjoints seront également nommés pour deux ans : trois du Nord (Grèce, Italie, Malte) et trois du Sud (Turquie, Israël, Autorité palestinienne).

De nombreux projets intéressant l’énergie, l’écologie, la culture, dont le financement est déjà assuré, seront mis en place. Il est frappant de voir que, pour ces projets, l’unanimité est atteinte. En particulier, les ministres israëlien et palestinien signent les mêmes projets. Après tout, l’Union européenne, elle-même, a commencé par l’économie, la CECA.

Il existe, néanmoins, trois conflits dans l’Union pour la Méditerranée :
– le premier est, évidemment, celui d’Israël et de la Palestine ;
– le second est entre la Grèce et la Turquie à propos de Chypre ;
– le troisième est entre l’Algérie et le Maroc à propos du Sahara ex-espagnol.

Le fait de se voir régulièrement au niveau des ministres et des ambassadeurs permet aux points de vue de se rapprocher.

Dans ce cadre, le président de la République m’a confié une mission particulière : assurer la liaison entre l’Union pour la Méditerranée (UpM) et l’Union africaine. Il s’agit de monter que l’UpM, loin d’être un fossé entre l’Europe et l’Afrique, est un pont. Je poursuivrai dans les pays d’Afrique Noire les projets réalisés par l’UpM, par exemple en matière d’énergie solaire.

L’objectif est de réaliser l’Eurafrique, avec l’UpM pour cœur, ce qui élargit l’Eurafrique à un certain nombre de pays du Moyen-Orient. Cet axe Eurafrique permettra l’équilibre entre l’axe asiatique (Chine, Inde, Japon, entre autres) et l’axe Amérique (Brésil, Etats –Unis, entre autres). Bien entendu, il y aura d’autres rapports entre les axes, et l’axe Eurafrique sera un facteur de paix, dans le monde dangereux dans lequel nous vivons (danger écologique et danger nucléaire).

L’Europe et l’Afrique ont des complémentarités évidentes, par leur vie commune, les langues, la culture, l’économie. Je me réjouis personnellement de ce rapprochement, ayant connu les quatre hommes qui ont promu la Négritude : le pasteur Martin Luther King, Nelson Mandela, Léopold Cedar Senghor et Aimé Césaire. Il est gage de paix et de fraternité.

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