M. François Vandeville : « le Sommet de Villers-Cotterêts »

Communiqué :


Photo de groupe
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Compte-rendu :

Le président Alban Bogeat et les membres du Cercle Richelieu Senghor ont reçu Mardi 23 avril au restaurant du Sénat M. François Vandeville, Secrétaire général du XIXe Sommet de la Francophonie qui se tiendra en France les 4 et 5 octobre prochains, sur le thème « Le Sommet de Villers-Cotterêts ». `

Alban Bogeat a salué la présence de plusieurs personnalités :

  • Mme Nivine Khaled, conseillère auprès de la Secrétaire générale de la Francophonie,
  • M. David Lindemann, chef de la chancellerie d’État de la Sarre et secrétaire d’État aux affaires européennes de la Sarre,
  • M. Damien Cesselin, Secrétaire général l’Assemblée parlementaire de la Francophonie,

et souligné la présence exceptionnelle de 3 lauréats du Prix Richelieu Senghor :

  • M. Jan Nowak, prix 2018, engagé dans la promotion de la langue française par le théâtre,
  • Le Projet Voltaire, prix 2015, représenté par Mme Sandrine Hurion, directrice générale de la Fondation, développant un outil de formation en ligne à l’orthographe et à la langue,
  • Le Gouvernement de la Sarre, prix 2017, représenté ce soir par M. David Lindemann,

Il a également souligné la diversité exceptionnelle des participants venus des 5 continents:

  • L’Afrique avec le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Burundi, et l’Égypte,
  • L’Amérique avec le Canada, et pas moins de 5 institutions présentes : Ambassade du Canada, Délégation du Québec, gouvernement du Nouveau Brunswick, Université de Montréal, HEC Montréal,
  • L’Europe avec l’Allemagne, la Belgique, la Pologne, et la Principauté de Monaco,
  • Le Proche Orient représenté par le Liban,
  • L’Asie avec le Cambodge.

« N’est-ce pas là une belle illustration de la civilisation de l’universel, chère à notre parrain, le poète-président Léopold Sédar Senghor ? »

Léopold Sédar Senghor qui fut au centre des préoccupations à la mi-avril. En effet, une mobilisation vigoureuse s’est engagée pour protéger l’héritage culturel de ce dernier, sa bibliothèque personnelle étant menacée de dispersion par une vente aux enchères. Cette collection précieuse, comprenant de nombreux ouvrages rares reliés, et dédicacés par leurs auteurs, représente un patrimoine inestimable à préserver. Alerté par Claude Musavyi, le Cercle Richelieu Senghor a rapidement agi, mobilisant les amis de Senghor et leurs réseaux pour stopper la vente prévue. Une intervention personnelle auprès d’Yves Thréard du Figaro a conduit à la publication d’une tribune d’alerte. Fort heureusement, le gouvernement sénégalais a finalement décidé de se porter acquéreur de la collection. La vente a été arrêtée in extremis, assurant ainsi la préservation temporaire de ce trésor littéraire, en attendant une destination définitive, peut-être un futur Musée Senghor à Dakar, proposé par Gérard Bosio, conseiller culturel de Senghor …

Le Président du Cercle Richelieu Senghor a également mis en lumière l’engagement des Jeunes Ambassadeurs Francophones (JAF), rappelant la remise du livret de la promotion Yannick Noah au Ministre en charge du Commerce extérieur et de la Francophonie, M. Franck Riester le 20 mars dernier dans les locaux de l’Alliance Française. Il a encouragé les propositions de candidats pour atteindre l’objectif de 1000 JAF pour le Sommet de la Francophonie.

Il a ensuite introduit M. Lindemann qui a annoncé la candidature de la Sarre à un poste d’observateur auprès de l’OIF, et a également rappelé le programme « stratégie France » de la Sarre, un Land allemand frontalier avec notre pays. Cette initiative vise à renforcer la coopération transfrontalière et à promouvoir le bilinguisme en favorisant l’apprentissage précoce du français de la maternelle à l’université, pour former une génération bilingue à horizon 2043. Ce programme a été mis en place avec l’objectif de faire de la Sarre un pont économique et culturel entre l’Allemagne et la France.

Ensuite M. François Vandeville a pris la parole pour présenter le XIXe Sommet de la Francophonie, qui aura lieu les 4 et 5 octobre prochains. Un évènement majeur qui revêt une importance symbolique puisque la France n’avait pas accueilli ce Sommet depuis 1991. C’est là l’opportunité de montrer le dynamisme et la vitalité de la Francophonie dans un contexte mondial en mutation.

Il a défini les enjeux de ce Sommet :
• Enjeu géopolitique : il s’agit de démontrer que malgré un modèle perçu comme fragile, la Francophonie reste une instance cruciale de dialogue et de prise de décision. Abandonner le français, c’est renoncer à une partie de notre capacité à influencer le monde.
• Enjeu économique : les discussions s’appuieront sur les conclusions du rapport Jacques Attali, qui souligne l’avantage compétitif accru lorsque les échanges se font dans un espace linguistique commun. Les enjeux numériques seront également au cœur des débats, avec la volonté de transformer les défis technologiques en opportunités pour la francophonie.
• Enjeu institutionnel : renforcer la visibilité et la reconnaissance de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
• Enjeu identitaire : le sommet sera une occasion pour les francophones de se réapproprier leur langue et de célébrer leur diversité culturelle pour faire de 2024 une année de fierté pour la langue française…

Pour répondre efficacement à ces enjeux, plusieurs objectifs ont été fixés :
• relancer l’usage du français à l’étranger en consolidant le système éducatif,
• moderniser et dépoussiérer la francophonie, mettre en avant la décentralisation,
• clarifier le rôle et les bénéfices de la francophonie, notamment pour les jeunes, afin de leur montrer l’intérêt de parler français : éducation, formation, emploi
• Par ailleurs, un objectif de partage est mis en avant, la francophonie oeuvrant dans l’intérêt d’un monde multipolaire, plurilingue et opposé à la pensée unique.

Des moyens à la hauteur de ces objectifs ambitieux sont mis en œuvre :
Le Sommet se déroulera dans des lieux emblématiques : le 4 octobre au château de Villers-Cotterêts, joyau historique et outil moderne, et le 5 octobre à Paris sous la coupole juste rénovée du Grand Palais.
Pour porter « plus haut, plus loin et plus fort » la Francophonie, 10 groupes de travail interministériels ont été constitués dès décembre 2023. Un village de la Francophonie se tiendra au Centre 104, dans le 19e arrondissement, et un festival de la Francophonie réunit depuis le 20 mars 400 partenaires de 40 pays et culminera lors des journées d’octobre.
Enfin l’initiative Francotech présentera à Station F un salon de l’innovation technologique en français.

Pour conclure, M. Vandeville indique qu’à travers le thème choisi : « Créer, innover, entreprendre en français » le Sommet aspire à démontrer que la Francophonie est plus qu’une communauté linguistique : elle est un moyen de transformation du monde, avec le plurilinguisme au cœur de ses préoccupations.

Le Président clôture la soirée en rappelant la date du prochain dîner prévu le mardi 4 juin avec le président de l’Université Paris-Dauphine, M. El Mouhoub Mouhoud.


D. Lindemann, F. Vandeville, A. Bogeat
D. Lindemann, F. Vandeville, A. Bogeat

Présentation d’Alban Bogeat :

« Chers Membres du Cercle Richelieu Senghor,

Chers Amis du Cercle,

Je suis ravi de vous accueillir,

Je tiens tout d’abord à remercier notre orateur, M. François Vandeville,

Secrétaire général du XIXe sommet de la Francophonie qui se tiendra en France les 4 et 5 octobre prochains,

qui a bien voulu accepter notre invitation, et qui a choisi pour thème :

« Le Sommet de Villers-Cotterêts ».

Je tiens à saluer la présence de Mme Nivine Khaled, conseillère auprès de la Secrétaire générale de la Francophonie,

Et aussi la présence de M. David Lindemann, chef de la chancellerie d’État de la Sarre et secrétaire d’État aux affaires européennes de la Sarre.

Vous êtes venus nombreux, et le thème a suscité une participation très internationale dont je me réjouis.

Comme vous le savez, je suis extrêmement attaché à ce que le Cercle reflète la francophonie des 5 continents. Nous en avons une belle illustration ce soir :

  • L’Afrique est très présente : Cameroun, mais aussi Côte d’Ivoire, Burundi, Égypte,
  • Le Canada compte pas moins de 5 institutions représentées : ambassade du Canada, délégation du Québec, gouvernement du Nouveau Brunswick, Université de Montréal, HEC Montréal,
  • L’Europe n’est pas en reste : des participants sont venus ce soir d’Allemagne, Belgique, Pologne, et aussi de Monaco,
  • Et puis le Liban, pilier de la francophonie au Proche Orient, et nos amis venus de Beyrouth pour être avec nous ce soir,
  • Enfin, le Cambodge pour l’Asie …

N’est-ce pas là une belle illustration de la civilisation de l’universel, chère à notre parrain, le poète-président Léopold Sédar Senghor ?

Senghor dont nous veillons à préserver l’héritage. C’est ainsi que nous avons été très attentifs la semaine dernière au sort de sa bibliothèque personnelle, menacée de dispersion par une vente aux enchères. Beaucoup d’ouvrages rares, reliés par les soins du président-poète et dédicacés par leurs auteurs. Il fallait absolument préserver ce patrimoine. J’ai été alerté par Claude Musavyi dont je salue la présence. Les amis de Senghor se sont mobilisés et ont activé leurs réseaux dans l’urgence. Le Cercle y a apporté sa contribution. J’ai personnellement sollicité Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro qui a publié dès le samedi une tribune intitulée « Le cri d’alarme des amis de Senghor… »

La vente prévue le mardi fut arrêtée in extremis, le gouvernement du Sénégal s’étant porté acquéreur de l’ensemble, ce qui n’était pas acquis d’avance du fait des changements intervenus récemment à la tête du pays.

Et le mardi matin, jour initialement prévu pour la vente,  Yves Thréard publiait un 2ème article intitulé « Le cri d’alarme des amis de Senghor a été entendu… »

Un soulagement temporaire… en attendant que cette bibliothèque trouve sa place, peut-être dans le futur Musée Senghor de Dakar, projet que Gérard Bosio, ancien conseiller culturel de Senghor a évoqué ici-même en février 2023.

L’actualité du Cercle Richelieu Senghor, c’est aussi les Jeunes ambassadeurs francophones (JAF) : avec la remise du livret de la promotion Yannick Noah au Ministre en charge du Commerce extérieur et de la Francophonie, M. Franck Riester le 20 mars dernier, dans les locaux de l’Alliance française. Événement orchestré par Mmes Marie Béatrice Levaux et Éliane Nsom, (présente parmi nous ce soir), alors si vous avez des candidats à proposer, ne manquez pas l’occasion d’échanger avec elles (je rappelle l’objectif de 1000 JAF pour le Sommet de la Francophonie)

Et enfin un mot du Prix Richelieu Senghor : ce Prix, que nous décernons chaque année en décembre, distingue des personnalités dont l’action contribue de façon exceptionnelle au rayonnement de la langue française et de la francophonie.

Je m’efforce d’encourager la coopération et solidarité entre les anciens lauréats. Et je voudrais citer à ce titre une initiative du Sénateur Mickaël Vallet, lauréat 2019. Il organise chaque année au mois de mai dans sa ville de Marennes Oléron un festival francophone. Et cette année, il a souhaité associer à cet événement d’anciens lauréats, c’est le cas de Karl Akiki (Liban) et Jan Nowak (Pologne), dont je salue la présence.

Ce qui m’amène à souligner la présence exceptionnelle de 3 lauréats ce soir :

Jan Nowak, prix 2018, engagé dans la promotion de la langue française par le théâtre,

Le Projet Voltaire, prix 2015, outil de formation en ligne à l’orthographe et à la langue, représenté par Mme Sandrine Hurion, DG de la Fondation (Lyon)

Le gouvernement de la Sarre, prix 2017, représenté ce soir par M. David Lindemann, chef de la chancellerie d’État de la Sarre et secrétaire d’État aux affaires européennes.

(Prier M. Lindemann de bien vouloir me rejoindre…)

Cher M. Lindemann, la Sarre a une résonance toute particulière pour moi, c’est le 1er prix Richelieu Senghor qui a été décerné sous ma présidence. J’avais trouvé remarquable le programme « stratégie France » mis en place par la Sarre, avec un volet éducation visant à former une génération bilingue allemand-français, depuis l’école maternelle, le français étant la langue du voisin. Cette ouverture vers le voisin me semble un bel exemple à développer au niveau européen entre régions frontalières.

Tout à l’heure je vous présenterai notre orateur, mais auparavant je vous laisse à vos échanges que je souhaite chaleureux et enrichissants… »


Biographie de M. François Vandeville :

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