Discours d’ouverture à Dakar

Anne MAGNANT, Présidente du Cercle Richelieu Senghor de Paris.

Je me réjouis de pouvoir vous accueillir, ici, à la maison de la culture Douta Seck de Dakar pour un colloque consacré à « Senghor et la francophonie ».
Le Cercle Richelieu Senghor de Paris est une association qui a pour objet la promotion de la langue française et de la francophonie. Il organise notamment des dîners débats mensuels sur ces sujets et attribue un prix annuel. Il souhaite être une tribune vivante de la francophonie. Il a été créée en 1971, comme club Richelieu de Paris, dans la mouvance des club Richelieu canadiens. En 1984, son président d’alors, Simon-Pierre Nothomb, qui était Belge, a proposé d’élargir son message et a demandé au Président Senghor de lui donner son patronage. Celui-ci a bien voulu accepter et le Cercle a pris le nom de Cercle Richelieu Senghor. Dès lors, sa vocation et ses activités se sont ouvertes à la francophonie et au dialogue des cultures.
Le Cercle Richelieu Senghor a tout naturellement considéré qu’il devait participer de manière active à la célébration du centième anniversaire de la naissance de Senghor, considérant que ce rôle ne revenait pas seulement aux institutions publiques officielles mais aussi la société civile.

C’est en 2005, au cours d’un entretien entre mon prédécesseur, Paul Sabourin, qui interviendra cet après-midi, et Roger Dehaybe, administrateur général de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie, qu’est née l’idée de faire un colloque consacré à l’action de Senghor pour la francophonie et je tiens à remercier l’Organisation internationale de la Francophonie pour son soutien à la fois financier et moral.

Le Cercle a ainsi organisé un premier colloque sur ce thème qui s’est tenu à Paris, au Sénat, le 12 mai dernier. Mais dès le départ, pour que cette manifestation, réalisée à l’occasion de la célébration du centième anniversaire de Senghor, prenne tout son sens, nous avons souhaité faire un deuxième colloque qui serait une sorte de miroir du premier dont il reprendrait largement les thèmes et un certain nombre des intervenants, et se tiendrait chez lui, au Sénégal. Il nous semble, en effet, important de vous dire, ici, à Dakar, comme nous l’avons dit à Paris, ce que signifie pour nous le message de Senghor.

Ce projet était particulièrement ambitieux. Il n’aurait pas pu se concrétiser sans la volonté ferme de certain de nos membres, comme Jean-gabriel Senghor, et l’encouragement de nos amis comme Christian Valantin, conseiller personnel de M.Abdou Diouf, secrétaire général de l’OIF, celui de la délégation générale du Québec à Paris qui a permis que M Masse soit parmi nous, et surtout l’appui de l’ambassade de France au Sénégal et le concours infiniment précieux du ministère de la culture et du patrimoine classé. Je tiens à vous remercier très vivement, M le ministre, de l’intérêt que vous avez manifesté pour ce projet et de l’aide que vous avez apportée à sa concrétisation. Je vous remercie également d’avoir bien voulu accepter d’être avec nous ce matin pour ouvrir ce colloque malgré les charges de votre emploi du temps. Je tiens à vous dire que nous y sommes particulièrement sensible ainsi qu’à votre présence, M. l’ambassadeur. Enfin, S.E.Maître Abdoulaye Wade, Président de la République, a bien voulu accorder son Haut Patronage à notre colloque. Nous en sommes très honorés et l’en remercions très chaleureusement.

L’objectif du colloque est de montrer le rôle que Senghor a joué dans la création de la francophonie institutionnelle et la place de ses idées dans le projet de celle-ci.

La matinée sera consacrée à la présentation du cheminement de Senghor, à sa pensée, à la diffusion de ses idées, à l’accueil qui leur a été réservé et qu’elles reçoivent aujourd’hui. Une table ronde permettra la présentation de témoignages et de réflexions de personnalités sénégalaises qui l’ont bien connu.

L’après-midi montrera le rôle fondateur de Senghor dans création de la Francophonie, dans la construction de cette entité culturelle et politique dans laquelle se retrouvent, en union fraternelle, des pays du Nord et du Sud, dans le respect de leurs différences, et dont notre langue commune constitue le ciment. Différentes séquences de son projet et de son action ainsi que de son héritage, aujourd’hui, seront présentées. Les interventions seront suivies d’un temps consacré aux questions et au débat avec le public.

Au-delà du colloque proprement dit, notre objectif, en venant à Dakar, est avant tout de vous rencontrer pour vous dire combien nous sommes sensibles au message de Senghor et à la surprenante actualité de sa pensée. Son message sur le dialogue des cultures et la civilisation de l’universel est au cœur du projet même de la Francophonie depuis son origine et notre association essaie, pour sa part, de contribuer à son rayonnement.

Il est devenu maintenant, avec la signature, en novembre 2005, de la convention sur la diversité culturelle de l’UNESCO, le message même des peuples de l’univers et un objectif essentiel pour le XXI° siècle.

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