Prix Richelieu Senghor 2009

Communiqué de presse

Sous le Haut patronage de Monsieur Abdou DIOUF, ancien Président du Sénégal, Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie, Anne MAGNANT, Présidente du Cercle Richelieu Senghor de Paris, a remis le Prix Richelieu Senghor 2009 le 8 décembre 2009, au Palais du Luxembourg, à Paris. Le jury, présidé par Bernard DORIN, ambassadeur de France, a décerné le prix à Henriette WALTER, linguiste, et à Hubert JOLY, Secrétaire général du Conseil international de la langue française.

Henriette Walter et Hubert Joly consacrent leur activité à la mise en valeur des richesses de la langue française. Ils le font de manière très différente mais avec une égale passion.

Henriette Walter est une universitaire qui aime jouer avec les mots et les langues. Elève de l’éminent linguiste André Martinet, elle a été professeur à l’université de Haute Bretagne et a rédigé des ouvrages spécialisés, notamment sur la prononciation du français. Parallèlement à ses activités scientifiques, elle n’a pas hésité à écrire des ouvrages destinés à un large public pour permettre à celui-ci de mieux comprendre les mécanismes du français et des autres langues, leurs échanges et leurs apports mutuels. Grâce à ses talents de narratrice ces livres ont rencontrés un large succès. Depuis plus de dix ans, elle participe bénévolement aux manifestations de la semaine de la langue française en France et à l’étranger et ses talents de conteuse font d’elle une conférencière et une animatrice particulièrement recherchée. C’est une amie du Cercle où elle a déjà prononcé des conférences.

Le Conseil international de la langue française (CILF) a été créé en 1968, comme de nombreuses associations s’intéressant à la langue française, dans cette période où la francophonie était portée par la société civile avant de l’être par les Etats. L’objectif du CILF était de préserver l’unité de la langue française dans le monde et de développer ses ressources Dès 1969, Hubert Joly est mis à disposition du CILF par le ministère des affaires étrangères, en qualité de secrétaire général. Dès lors, son activité se confond avec celle de l’association rapidement reconnue d’utilité publique et qui lui doit tous ses succès. Il se consacre à des travaux de linguistique et de terminologie, notamment à l’élaboration, par des professionnels bénévoles, et à l’édition de très nombreux dictionnaires de français scientifique et technique. Internet a démultiplié l’activité du CILF en rendant ses travaux largement accessibles. Le CILF compte parmi ses membres les plus éminents linguistes, et notamment Henriette Walter.

 


 

Curriculum Vitae Henriette WALTER

Henriette WALTER, née SAADA
26 rue de Clichy, 75009 Paris
Tél:(33) 0148747982 / Fax: (33)0145960611
Née à Sfax (Tunisie)
Mariée à Paris, le 12 juillet 1954, avec Gérard WALTER henriettewalter@neuf.fr
Deux enfants : Isabelle (1955) et Eric (1960)

Diplômes et titres

  • Licence d’anglais, Faculté des lettres et des sciences humaines, Paris, 1952
  • Concours des professeurs d’anglais de la Ville de Paris, 1955 (reçue 6e)
  • Diplôme d’études supérieures d’anglais : « Singleness of mind as revealed in Charles Morgan’s works », Faculté des lettres de Paris, 1963, mention Bien.
  • Licence d’italien, Faculté des lettres et des sciences humaines, Paris, 1963
  • Certificate of Proficiency in Phonetics de l’Association Phonétique Internationale, Londres, 1963, mention First Class.
  • Examen d’anglais commercial, British Chamber of Commerce (France), 1963, reçue 1ère « with distinction ».
  • Doctorat de IIIème Cycle en linguistique et études italiennes, La « gorgia toscana », sous la direction d’André Martinet, Faculté des lettres de Paris, 1966, mention Très Bien avec équivalence d’une thèse complémentaire de Doctorat-ès-lettres.
  • Certificat d’aptitude pédagogique à l’enseignement secondaire (C.A.P.E.S.), 1972.
  • Doctorat d’Etat ès-lettres en linguistique, sous la direction d’André Martinet, La dynamique des Phonèmes dans le lexique français contemporain, Université René Descartes (Paris V), 1975, mention Très Honorable, à l’unanimité.
  • Classée première au Concours national de recrutement des Professeurs d’Université pour la Section linguistique et phonétique, Paris, 1980.
  • Professeure associée à l’université de Moncton (New-Brunswick) (1991-1996)
  • Professeur émérite de linguistique à l’Université de Haute-Bretagne (Rennes II)
  • Directrice du Laboratoire de Phonologie de l’Ecole pratique des Hautes Etudes (4° Section), Paris, (1982-2002)
  • Présidente de la Société Internationale de Linguistique Fonctionnelle (S.I.L.F) 45 rue des Ecoles, 75005 Paris, depuis 1995.
  • Présidente des Deuxièmes Lyriades de la langue française, 27-28 sept 2002
  • Présidente de la Commission de Terminologie et de Néologie du Ministère de l’éducation nationale depuis 2004
  • Membre du Conseil Supérieur de la Langue Française ( depuis 1999)
  • Membre de la Commission ministérielle pour la Simplification du Langage Administratif (COSLA)
  • Membre du Conseil International de la Langue Française (CILF)
  • Membre du comité de rédaction de la revue La linguistique, Paris, P.U.F.
  • Membre du conseil éditorial de la Revue française de linguistique appliquée, Paris.
  • Membre du conseil éditorial de la revue Onomazein, Institut des Lettres de l’université catholique du Chili
  • Membre du conseil scientifique de la revue Romance Philology, Berkeley, U.S.A..
  • Membre du conseil scientifique de la Nueva Revista del Pacifico, univ. de Playa Ancha, Valparaiso, Chili
  • Membre du Jury du Prix de la Littérature européenne Jean Monnet (Cognac)
  • Membre du Jury du Prix Louis Pauwels (depuis 1999)
  • Membre du Jury du Prix Logos

Prix

  • Lauréate du Grand Prix de l’Académie Française 1988 pour son ouvrage Le français dans tous les sens, Paris, Robert Laffont, 1988.
  • Lauréate du Prix spécial de la Société des Gens de Lettres (1995) et du Prix des Lectrices de Elle (1995) pour son ouvrage L’Aventure des langues en Occident, Paris, Robert Laffont, 1994 ;
  • Lauréate du Prix Louis Pauwels (1998) pour son ouvrage L’aventure des mots venus d’ailleurs, Paris,  Robert Laffont, 1997.
  • Honorée par ses collègues d’un numéro spécial de la revue La Linguistique, vol. 34, 1998

Décorations

  • Nommée au grade de Chevalier des Arts et des Lettres, le 20 avril 1995, de Commandeur en 2009
  • Nommée au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur, le 5 avril 1999

Publications d’Henriette WALTER

  • Dictionnaire de la prononciation française dans son usage réel, (en collaboration avec André Martinet), Paris, Champion – Genève, Droz, 1973, 932 p.
  • La dynamique des phonèmes dans le lexique français contemporain, (Préface d’André Martinet). Paris, Champion – Genève, Droz 1976 481 p.
  • La phonologie du français, Paris, P.U.F., 1977, 162 p.
  • Enquête phonologique et variétés régionales du français, (Préface d’André Martinet), Paris, P.U.F., « Le linguiste », 1982, 253 p.
  • Cours de gallo, Centre National d’Enseignement à distance (C.N.E.D), Ministère de l’Education Nationale, Rennes, 1er niveau, 1985-86, 130 p. et 2e niveau, 1986- 87, 150 p.
  • Le français dans tous les sens, Paris, Robert Laffont, 1988, 384 p. Préface d’André Martinet (Grand prix de l’Académie française 1988).
    Traduction anglaise : French inside out, par Peter Fawcett, London, Routledge, 1994, 279 p.
    Traduction tchèque : Francouzstina známá i neznámá, par Marie Dohalská et Olga Schulzová, Prague, Jan Kanzelsberger, 1994, 323 p.
    Traduction roumaine : Limba franceza în timp si spatiu, par Maria Pavel, Iasi, Demiurg, 1988, 269 p.
    Traduction japonaise
  • Bibliographie d’André Martinet et comptes rendus de ses œuvres, (en collaboration avec Gérard Walter), Louvain-Paris, Peeters, 1988,114 p.
  • Des mots sans-culottes, Paris, Robert Laffont, 1989, 248 p.
  • Dictionnaire des mots d’origine étrangère, (en collaboration avec Gérard Walter), Paris, Larousse, (1991), Nouvelle édition revue et augmentée 1998, 427 p.
  • L’aventure des langues en Occident. Leur origine, leur histoire, leur géographie, Paris, Robert Laffont, 1994, 498 p. Préface d’André Martinet. (Prix spécial du Comité de la Société des Gens de Lettres et Grand Prix des Lectrices de ELLE, 1995)
    Traduction portugaise : A Aventura das línguas do Ocidente, par Manuel Ramos, Lisbonne, Terramar, 1996, 496 p.
    Traduction espagnole : La Aventura de las lenguas en Occidente, par Maria Antonia Marti, Madrid, Espasa, 1997, 531 p.
    Traduction brésilienne : A Aventura das línguas no Ocidente, par Sérgio Cunha dos Santos, São Paulo, Mandarim, 1997, 427 p.
    Traduction italienne : L’avventura delle lingue in Occidente, par Sabina de Mauro, Roma-BariL’aventure des mots français venus d’ailleurs, Paris, Robert Laffont, 1997, 344 p. (Prix Louis Pauwels, 1998)
  • Le français d’ici, de là, de là-bas, Paris, J. C. Lattès, 1998, 416 p.
  • Dictionnaire du français régional de Haute-Bretagne,(en collaboration avec Philippe BLANCHET), Paris, Bonneton, 1999, 157 p.
  • Le français, langue d’accueil : chronologie, typologie et dynamique – French, an accommodating language : the Chronology, Typology and Dynamics of Borrowing, dans Le français, langue d’accueil ?, ouvrage bilingue publié sous la dir. de Sue Wright, à l’occasion du colloque tenu à l’Université d’Aston (7 mai 1999), et consacré principalement aux travaux d’Henriette Walter sur les emprunts du français à l’anglais et aux autres langues, Clevedon, England, Multilingual Matters, 2000, 134 p.
  • Honni soit qui mal y pense ou l’incroyable histoire d’amour entre le français et l’anglais, Paris, Robert Laffont , 2001, 352 p.
  • L’étonnante histoire des noms des mammifères. De la musaraigne étrusque à la baleine bleu e(en collab. avec Pierre AVENAS), Paris, Robert Laffont, 2003, 486 p.
  • Arabesques. L’aventure de la langue arabe en Occident, en coll. avec Bassam BARAKÉ, Paris, Robert Laffont et Éditions du temps, 2006, 318 p.
  • La mystérieuse histoire des noms des oiseaux, du minuscule roitelet à l’albatros géant, (en collaboration avec Pierre AVENAS), Paris, Robert Laffont, 2007, 375 p.
  • Chihuahua, zébu et Cie (en collaborations avec Pierre AVENAS, Paris, Points, 2007, 320 p.
  • Bonobo, gazelle et Cie (en collaboration avec Pierre AVENAS), Paris, Points, 2008, 315 p.
  • Aventures et mésaventures des langues de France, Paris, Ed. du temp2/01/10s, 2008
  • Les sciences racontées à ma petite-fille (en coll. avec Gérard WALTER, Paris, Robert Laffont, 2009, 276p ;
  • + environ 350 articles publiés dans des revues de plusieurs pays.

 


 

Conférence: Le français et le portugais parmi les langues romanes, par Henriette Walter

Rio de Janeiro 21 juillet 2009

Deux langues romanes particulières
Le latin, une langue de paysans ?
L’alphabet latin, connu aux quatre coins du monde
Des racines grecques en français et en portugais
La fragmentation du latin et l’influence germanique
L’apport de la langue arabe
Le français et le portugais au Moyen Âge
Deux langues à part entière
Deux langues latines en mouvement

Permettez-moi de commencer mon intervention avec une pensée émue pour Sérgio Corrêa da Costa, dont j’ai eu le bonheur de devenir une amie, et grâce à qui, par l’intermédiaire de Michèle, son épouse, j’ai l’honneur d’être ici aujourd’hui. C’est à la mémoire de cet académicien de grande culture que je voudrais dédier cet exposé sur l’histoire parallèle du français et du portugais.
Deux langues romanes particulières
Parmi les langues européennes qui au cours du Moyen Âge commencent à prendre leur essor, deux d’entre elles, aux extrémités occidentales de l’Empire romain, méritent d’être traitées conjointement : le portugais et le français, car ces deux langues romanes sont celles dont l’évolution phonétique a été le plus loin, si bien qu’on a du mal à reconnaître dans le nom portugais du « lapin », coelho, le latin cuniculus , ou encore le latin punctum dans le nom français du « point ». Et pourtant, dans les deux cas, c’est bien le latin qui en est l’authentique point de départ.

Afin de mieux ancrer ces deux langues romanes dans le cadre de leur évolution partiellement commune, il convient justement de remonter tout d’abord à la langue latine d’où elles sont issues, une langue de paysans qui, de son côté, a connu un destin tout à fait exceptionnel. Cette langue a connu au fil des siècles un prestige tel qu’elle a pu se répandre avec éclat hors du Latium, et même très loin des limites de la Péninsule italienne, alors que ce n’était, depuis le milieu du VIIIe siècle avant notre ère, qu’un idiome parlé par de simples agriculteurs dans quelques villages, autour de l’embouchure du Tibre.
Le latin : une langue de paysans ?
On a du mal à y croire, mais on peut en trouver la preuve dans les données étymologiques du lexique latin légué aux langues romanes, des données qui permettent de mettre clairement en lumière les racines rustiques du latin, même et surtout si l’on se reporte au vocabulaire aujourd’hui pourtant réservé au domaine intellectuel et à l’étude. On peut alors constater sans peine que ce type de vocabulaire plonge réellement ses racines dans la terre. à commencer par le nom de l’objet le plus largement présent à l’école, le livre.

Le nom de cet objet si familier dans la vie scolaire était liber en latin, un terme qui avait d’abord désigné, non pas un ensemble de pages destinées à être lues, mais le tissu végétal entourant le tronc des arbres, entre le bois et l’écorce. C’est sur cette base que l’on écrivait avant l’invention du papyrus et du papier. Ainsi investi d’une nouvelle fonction, liber était resté sa dénomination – on retrouve d’ailleurs livro en portugais, et livre en français – alors même que l’on avait cessé d’écrire des pages et des pages sur ce support végétal primitif. 1

Le nom de la page n’est pas moins évocateur du monde rural, mais cette fois dans le contexte particulier de la viticulture. On trouve par exemple pagina pour désigner une treille chez Pline, avant de devenir le nom donné à l’alignement des pieds de vigne dessinant un rectangle, tout à fait comme les lignes d’écriture se succèdent en rangs serrés pour former la page d’un livre. De là à penser que boire le jus de la treille reviendrait à rendre hommage aux connaissances livresques, il n’y a qu’un pas … que je n’oserai tout de même pas franchir.

Mais ce n’est pas tout.
On se rappelle peut-être que les premiers livres n’étaient pas constitués de feuillets découpés et reliés entre eux, comme de nos jours. Ils constituaient à proprement parler des volumes, du latin volumen, un nom dérivé du verbe volvo, volvere « enrouler »- ce qui permet de retrouver ici le tissu végétal nommé liber enroulé sur lui-même pour former un volume.

Enfin, la littérature nous offre un exemple encore plus inattendu, celui du vers (poétique). Ce nom renvoie au latin versus, du verbe verto, vertere « tourner, revenir », qui décrivait à l’origine le mouvement ‘accompli par le laboureur pour donner une nouvelle direction à la charrue lorsque, arrivé au bout du champ, il traçait un nouveau sillon en faisant le chemin en sens inverse. Ce passage d’un sillon à l’autre à l’extrémité du champ ponctuait à cet endroit les déplacements réguliers du travailleur agricole, et on pourra remarquer que c’est aussi la fin du vers qui, en poésie, est le plus souvent le lieu privilégié d’une mise en valeur particulière, par exemple au moyen de la rime. 2

Il est intéressant à ce point de l’exposé de rappeler que les premiers écrits en latin, en étrusque ou en grec étaient en boustrophédon, c’est-à-dire en suivant, sur la page, un tracé analogue à celui de la charrue qui, arrivée au bout du champ, parcourt ensuite le chemin en sens inverse. Les premiers écrits en latin se lisaient donc de gauche à droite, puis de droite à gauche, puis à nouveau de gauche à droite, et ainsi de suite : dans le mot boustrophédon, venu du grec, on peut reconnaître le nom du bœuf, bous, et le verbe strophein « tourner ».

Encore bien vivantes, des traces actuelles de ces origines agrestes du lexique latin sont parfaitement perceptibles, aussi bien en français qu’en portugais : livre, page, volume, vers en français, livro, página, volume, verso en portugais.

Mais comment expliquer ce passage progressif d’une langue modestement appliquée à la description des travaux de la terre, à ce latin promu pendant des siècles au rôle de véhicule incontesté des découvertes scientifiques ?

Un voisinage prestigieux
C’est que ce peuple de Romains agriculteurs avait eu la chance de vivre dans un lieu privilégié, le point où se rencontraient le monde grec, porteur d’une civilisation raffinée et qui régnait alors sur tout le sud de l’Italie, et la non moins éclatante civilisation étrusque, qui occupait alors la plus grande partie du nord de la Péninsule et se prolongeait jusqu’en Campanie. Le voisinage de ces deux brillantes civilisations allait apporter aux Romains les moyens de s’enrichir culturellement, de s’affirmer, de se répandre hors des frontières du Latium, et en particulier de donner à leur langue l’instrument indispensable à sa survie et à sa diffusion : un alphabet.
L’alphabet latin, connu aux quatre coins du monde
C’est par l’intermédiaire de leurs prestigieux voisins étrusques que les Romains hériteront de l’alphabet grec, lui-même venu du phénicien : un système d’écriture qu’ils adopteront tout en lui apportant les adaptations nécessaires à l’expression de la langue latine.

Pour confirmer que ce passage par l’étrusque a bien eu lieu, il faut prendre la peine d’observer de près l’ordre des lettres dans l’alphabet grec. Si la première lettre grecque alpha a bien abouti au A latin, et le bêta grec, au B latin, on ne peut qu’être surpris de remarquer que le gamma, troisième lettre de l’alphabet grec, n’est pas devenu la lettre G du latin, mais la lettre C (prononcée [k]). Cette apparente inconséquence trouve un début d’explication si l’on fait l’hypothèse d’un passage par une langue qui ne distinguait pas entre la consonne sonore qui se prononce [g] et la consonne sourde qui se prononce [k]. Or, c’était justement le cas de l’étrusque, ce qui explique la place de la consonne <C> dans l’alphabet latin.

Mais comme une lettre particulière était toutefois nécessaire pour noter la consonne /g/du latin (par exemple dans genus, ou dans ager), la lettre <G> du latin a pris la place de la sixième lettre de l’alphabet grec, celle du dzêta , qui, par chance, était inutile puisqu’il n’existait pas de phonème /z/, distinct de /s/, en latin. Plus tard, les lettres X, Y et Z du grec seront ajoutées, et placées à la fin de l’alphabet latin, mais uniquement pour noter des mots grecs, comme par exemple zephyrus « vent d’ouest, doux et tiède », ou encore xeros  » baume sec » – que l’on retrouve dans le mot français élixir ou dans son équivalent portugais.

Cet alphabet latin, qui est aujourd’hui celui de toutes les langues romanes, avec les adaptations nécessaires à chacune d’entre elles, s’est ensuite largement répandu à de nombreuses autres langues sur toute la surface du globe, alors que l’alphabet grec, dont il est issu, ne connaîtra pas un tel succès.
Des racines grecques en français et en portugais
Pourtant la Grèce, soumise par Rome à partir du milieu du 2e siècle avant notre ère, avait en fait totalement dominé son vainqueur “barbare”, mais sur un plan beaucoup plus général : c’est grâce aux Grecs que la civilisation urbaine s’introduira dans le Latium jusque-là foncièrement agricole. Il en est résulté des traces innombrables des racines grecques dans une grande partie du vocabulaire latin, et qui a été ultérieurement transmis à la fois au français et au portugais.

Ce vocabulaire appartient aussi bien au champ lexical de la nature, comme les noms de la fève, de la châtaigne ou de l’éponge, qu’à celui de la vie domestique (celui du bain, de l’amphore) ou encore de la culture intellectuelle (les noms de la poésie, de la musique).
Une petite sélection de mots français et de mots portugais d’origine grecque, la plupart du temps retransmis dans les langues romanes à travers le latin, figure dans l’encadré suivant :

Quelques mots d’origine grecque en français et en portugais
Ils figurent ici sous la forme qu’ils avaient prise en latin (en petite capitale).
Les mots portugais sont en gras, les mots français en romain.
faba fava fève spongia esponja éponge
balneum banho bain anchora âncora ancre
poeta poeta poète musica música musique
amphora ânfora amphore chamaeleon camaleão caméléon
gubernare governar gouverner schola escola école
castanea castanha châtaigne amygdala amêndoa amande
camomilla camomila camomille machina máquina machine
caerefolium cerefólio cerfeuil amphora ânfora amphore

Mais les équivalences français-portugais ne sont pas toujours possibles, et il ne faudra pas s’étonner de ne pas trouver, dans cet échantillon de mots français et portugais d’origine grecque, par exemple le nom de la carotte qui, en français, est bien un emprunt au grec, mais en portugais un emprunt à l’arabe (cenoura). On pourra en outre remarquer l’évolution sémantique responsable du nouveau sens que le mot école a pris en français, tout comme le mot escola en portugais : schola en grec était essentiellement un lieu de loisir , propice à l’étude, alors qu’aussi bien en français qu’en portugais, c’est – en principe tout au moins – l’étude qui y domine (et non pas forcément le loisir).

C’est donc un latin fortement influencé par le grec qui sera légué à toutes les langues romanes à l’époque de l’établissement de l’Empire romain.
La fragmentation du latin et l’influence germanique
C’est à la fin du IIIe siècle avant notre ère (-218 pour la Lusitania, à l’ouest de la péninsule Ibérique et -210 pour la Provincia Narbonensis, dans le sud de la Gaule) que la langue des légions romaines avait commencé à s’implanter dans cette partie de l’Empire romain, bien avant que ne déferlent les invasions germaniques, dont l’influence a été inégale sur le français et sur le portugais. Cette influence a été singulièrement importante pour la langue française en formation. 3

En fait, les envahisseurs germaniques n’avaient pas été les mêmes en Gaule et en Lusitania. Parmi les envahisseurs germaniques qui s’étaient installés en Gaule aux environs du Ve siècle après J.C. (Alamans, Burgondes, Wisigoths, Francs), ce sont les Francs qui marqueront le plus considérablement et le plus durablement cette forme particulière de latin qui n’était pas encore de l’ancien français mais qui allait le devenir. Et il est piquant de remarquer que c’est à une langue germanique, le francique, que l’on doit le nom de la France et celui de sa langue, le français.

Cette influence peut se reconnaître encore aujourd’hui à la fois dans la prononciation, dans la grammaire et dans le lexique de la langue française.

Pour la prononciation, l’existence de ce que nous appelons improprement le « h aspiré « , comme dans hâche, hangar ou héron, par exemple, s’analyse comme ce qui reste, en français, d’une consonne prononcée en francique comme une vraie fricative glottale /h/: aujourd’hui, nous disons le hangar, le héron, sans élision, les hangars, les hérons, sans liaison, mais nous ne prononçons pas de [h]. Autrement dit, la présence de ce <h> graphique , ce soi-disant « h aspiré », n’est là que pour signaler la non-élision et la non-liaison avec le mot précédent et n’a plus rien à voir avec la consonne [h].

Sur le plan grammatical, c’est la place de l’adjectif devant le nom qui rappelle les habitudes germaniques, et qui donne par exemple une coloration particulière aux toponymes du nord de la France : Francheville, Neuville, Neufchâteau, Longueville, Granville, avec l’adjectif en première position (alors que dans le Midi, où l’influence germanique a été bien moindre, foisonnent au contraire les Villefranche, Villeneuve, Châteauvieux ou Fontvieille, avec l’adjectif après le nom).

Mais c’est surtout dans le lexique que se manifeste le plus nettement l’influence germanique dans la langue française. On peut l’identifier dans :
des noms de couleur, comme bleu, blanc, gris, brun…
des adjectifs, comme riche, hardi, sale…
des verbes, comme garder, guérir, blesser, dérober, broyer…
des noms, comme aulne, gui, houx, hareng, mésange… soupe , fauteuil, robe, gant…
troupe, hache, guerre. (Si ce mot d’origine germanique a remplacé le mot latin bellum, c’est peut-être en raison de l’existence en latin d’un adjectif bellus, bella, bellum « beau, belle », alors que la guerre, ce n’est pas beau)…
des adverbes, comme trop ou guère. 4

On ne peut pas en dire autant du portugais, pour qui l’apport germanique – celui des Vandales, des Suèves et des Wisigoths – a été bien plus faible (mais luva, par exemple, qui désigne le gant, est d’origine germanique). En revanche, l’influence de la langue des Arabes y a été beaucoup plus considérable.
L’apport de la langue arabe
En portugais, on reconnaît par exemple l’origine arabe de alcofa « panier », alface « laitue », alfaiate « tailleur », alfinete « épingle », aldeia « village », azeite « huile d’olive », javali « sanglier », oxalá « plaise à Dieu » (de inch’Allah)…

L’ensemble du vocabulaire portugais d’origine arabe est bien plusconsidérable que ce modeste échantillon, qui ne comprend que des mots portugais d’origine arabe qui ne sont pas passés dans le lexique français : le vocabulaire d’origine arabe y a été acquis à diverses reprises et appartient à des domaines différents. On y trouve par exemple :

1. à l’époque de la colonisation, du vocabulaire familier, voire argotique :toubib et kif-kif, baraka, smala , clebs et maboul, bled et caoua, couscous et merguez, ou encore méchoui et tajine, mais,

2. dès le Moyen Âge, du vocabulaire scientifique, par exemple celui
– des mathématiques, avec chiffre et zéro, algèbre, algorithme, sinus…
– de la zoologie, avec fennec et gazelle, girafe etgerboise…
– de l’astronomie, avec zénith, nadir, ou azimut…
– de la vie domestique, avec alcôve, matelas, jarre, sorbet et sirop, sucre….5
Le français et le portugais au Moyen Âge
Dès le haut Moyen âge, toutes les langues romanes avaient déjà commencé à se différencier de façon significative entre elles, tout en se libérant progressivement du latin, … mais le portugais n’existait pas encore.

Jusqu’au XIVe siècle, en effet, le portugais se confondait avec le galicien en une même langue littéraire connue sous le nom de gallaïco-portugais, une langue dont la célébrité s’était largement répandue au-delà des frontières. Cette langue avait même acquis un tel prestige sous sa forme écrite qu’elle était devenue le véhicule favori de la poésie dans toute la Péninsule. Le roi de Castille Alphonse X le Sage, (1252-1284), lui qui avait tellement œuvré pour donner une impusion décisive au castillan pour la prose, choisissait tout de même d’écrire ses poèmes lyriques en gallaïco-portugais.

Encore très proche du latin, cette langue littéraire et poétique avait déjà emprunté de nombreuses formes lexicales au provençal (par exemple trovar « composer des vers », trovador « troubadour », freire « moine ») et au français (vianda « mets, nourriture » et de nombreux noms en -age, tels linhage, selvage, message…, aujourd’hui en -agem).

Mais c’est seulement au XIVe, siècle qu’avec la Cronica Troiana apparaîtra une prose spécifiquement portugaise, tandis que le galicien restera jusqu’à nos jours une langue parlée dans l’extrême nord-ouest de la Péninsule, actuellement située en Espagne.

De son côté, à l’époque où prospérait le gallaïco-portugais de l’autre côté des Pyrénées, la poésie française s’était également déjà manifestée dans un poème religieux, la Cantilène de Sainte Eulalie. Dans ce texte, connu par un manuscrit de 881, mais qui est certainement plus ancien, se mêlaientdes formes proches du latin, du picard et du wallon aux formes d’ancien français. 6

Il faudra toutefois attendre le XVIe siècle pour que le français, tout comme le portugais, commencent à vraiment s’affirmer face au latin, néanmoins toujours sous-jacent.
Deux langues à part entière
Le XVIe siècle est aussi, pour le portugais, le début de l’aventure américaine, car 1500 marque son arrivée au Brésil. C’est également le siècle où sera élaborée la première grammaire portugaise (Grammatica da lingoagem portuguesa, de Fernão de Oliveira), qui paraîtra en 1536, une date qui correspond, à peu d’années près, à la publication, en 1530, du premier dictionnaire de la langue française (Lesclarcissement de la langue françoyse, de John Palsgrave). Cet ouvrage a été suivi par le Dictionnaire françoislatin de Robert Estienne, en 1539, cette fois une date phare de l’histoire du français : elle est en effet celle de l’Ordonnance de Villers-Cotterêts, par laquelle François 1er imposait l’usage du français dans les écrits administratifs et les tribunaux, d’où le latin était désormais exclu parce qu’il n’était plus compris par la population. Toutefois, ce latin chassé des tribunaux devait encore longtemps rester omniprésent aussi bien dans les dictionnaires du français que dans ceux du portugais.

C’est seulement à la fin du XVIIe siècle que seront enfin élaborés des dictionnaires entièrement consacrés au français. Il est vrai qu’entre-temps avait été créée l’Académie française, en 1635, avec mission d’élaborer en particulier un dictionnaire, mais dont la première édition ne verra le jour que près de soixante ans plus tard, en 1694.

Il est intéressant à ce propos de rappeler que l’Académie brésilienne des lettres qui nous accueille aujourd’hui dans ce Petit-Trianon évocateur des fastes de Versailles, et qui a été fondée plus de deux siècles plus tard, le 20 juillet 1897, avait pris pour modèle l’Académie française, avec ses 40 membres dits  » immortels « , tout en y invitant aussi 20 correspondants étrangers. Cette création apparaît comme un témoignage évident de la communauté de vues de la France et du Brésil envers leurs langues respectives, à la fin du XIXe siècle.
Des mots qui ont voyagé d’une langue à l’autre
Mais les apports de la langue française au portugais sont bien plus anciens et se poursuivront sans discontinuer au cours des siècles, ce qui place le français au premier rang des langues qui ont enrichi le lexique du portugais.

Qu’on en juge : sur un total de 9 500 mots portugais d’origine étrangère, il y en a environ 5400 qui sont des emprunts au français. Viennent ensuite, mais à une bonne distance, le tupi (environ 1 000), le castillan (près de 900) et l’italien (près de 650). Ce recensement, établi à partir d’un dictionnaire étymologique brésilien 7 montre en outre que la majorité des emprunts au français se situent aux XIXe et XXe siècles : environ 3500 au XIXe siècle, et environ 850 au XXe siècle. 8
Le vocabulaire des sciences
Le champ lexical qui doit le plus à la langue française est sans doute celui des sciences, qu’il s’agisse de la physique, avec électricité, ampère, voltage, magnétisme, aimant, télescope…
la chimie minérale, avec chrome, chlore, néon…
la chimie organique, avec acrylique, aldéhyde, acétone…
la médecine, avec cardiologie, anesthésie, allergie…
les sciences humaines, avec lexicologie, lexicographie, sémantique …
la mode (voile, chiffon ‘soie très fine », lamê « lamé », gola rulê « col roulé »,
le ballet (pas de chat, grand jeté, quadrille…) et la gastronomie (maionese « mayonnaise », quiche, croquete « croquette »…) sont aussi des domaines dans lesquels le vocabulaire d’origine française foisonne. C’est même au point qu’on le prend bien souvent pour du portugais pur sucre.
L’appropriation des mots empruntés
On a pu constater que les emprunts du portugais au français ont été massifs, mais les données quantitatives couvrent parfois des réalités diverses, et il faudrait prendre soin de distinguer les cas où le terme indigène et le terme emprunté coexistent avec le même sens et ceux où seul le terme d’origine étrangère est utilisé : par exemple, en portugais, sutiã, forme abrégée du français soutien-gorge et berço, emprunté au français berceau, sont les seules formes usuelles.

Il est non moins recommandable d’identifier dans la mesure du possible l’étendue des restrictions et des extensions de sens retenus par la langue-cible par rapport à la langue-source. Par exemple, dans les usages du portugais, la boisson nommée champanhe, par exemple, ne s’applique pas strictement au champagne, mais à n’importe quel vin mousseux, et inversement, le batom portugais n’a pas été n’importe quel « bâton », mais uniquement le « bâton de rouge à lèvres ». Toujours dans le domaine du maquillage, ruje renvoie seulement au rouge à joues. Il en est de même pour le champignon, qui, au Brésil, désigne très spécifiquement le « champignon de Paris », et non pas n’importe quel champignon, qui se dit cogumelo (ou fungo) en portugais.
Les « faux amis »
L’évolution sémantique inévitable de ces mots empruntés invite enfin à tenir compte de l’apparition de « faux amis », c’est-à-dire de mots dont les formes sont trompeuses car elles ressemblent étrangement à des mots de la langue emprunteuse, mais avec des significations différentes. Par exemple, le verbe français « adouber » qui, dans cette langue, signifie « anoblir », se retrouve en portugais sous la forme adubar, mais tout d’abord avec le sens de « fumer un champ », puis, plus récemment, avec le sens très général de « assaisonner (un mets) ».

Parfois, les faux amis peuvent entraîner des quiproquos cocasses : une frigideira, en portugais, n’a aucun rapport avec un frigidaire, mais désigne la « poêle à frire », et il faut absolument se méfier du crachá, qui, contre toute attente, appartient, en portugais, à un registre très haut-de-gamme, attendu qu’il désigne la décoration attribuée aux degrés les plus élevés des ordres de chevalerie.

Deux langues latines en mouvement
Comme on vient de le rappeler, le vocabulaire français et le vocabulaire portugais ont vraiment une grande quantité d’éléments en commun, mais avec une certaine disproportion cependant, car si les emprunts du portugais au français sont considérables, la réciproque n’est pas vraie.

On reconnaît tout de même dans caravelle, dans pintade ou dans marmelade des emprunts au portugais. Une curiosité à propos de ce dernier mot : le mot portugais qui en est la source, marmelada, se rapporte en fait très exactement la confiture de coings, alors qu’en français il s’agit de n’importe quels fruits légèrement cuits, et qu’en anglais, marmalade désigne la confiture d’oranges, ou en tout cas seulement d’agrumes. Quel rapport y a-t-il avec les coings de la marmelada portugaise ? J’ai récemment eu le fin mot de l’histoire grâce à un vieux livre de recettes où il était dit que la meilleurs confiture d’oranges se faisait avec de la gelée de coings.

Par ailleurs, c’est bien souvent par l’intermédiaire du portugais que le français s’est enrichi de la plupart du vocabulaire venu des langues amérindiennes: jaguar, cobaye, piranha, ananas, samba ou bossa nova sont originaires du Brésil. De plus, parmi les différences entre le portugais du Portugal et celui du Brésil, il en est une qu’il est nécessaire d’évoquer dans ce Petit-Trianon brésilien : le « train », au Brésil, se dit trem, où l’on reconnaît le mot français train, alors qu’au Portugal, c’est le mot comboi qui a été retenu.

Déjà fortement unies par leurs origines latines communes, la langue française et la langue portugaise ont encore tissé des liens solides depuis des siècles, des liens qui viennent encore de se resserrer à l’occasion des diverses manifestations marquant l’année de la France au Brésil.

Cette quasi – histoire d’amour n’est donc sans doute pas près de se terminer.

NOTES
1. ERNOUT, A. & MEILLET, Antoine, Dictionnaire étymologique de la langue latine. Histoire des mots, Paris, Klincksieck, (1re éd. 1932), 1967, 827 p., sous liber.
2. WALTER, Henriette, L’aventure des langues en Occident. Leur origine, leur histoire, leur géographie, Paris, Robert Laffont, 1994, 498 p. PrÈface d’AndrÈ Martinet. (Prix spécial du Comité de la Société des Gens de Lettres et Grand Prix des Lectrices de ELLE, 1995), 498 p., p. 106-107
Traduction portugaise (Portugal) : A Aventura das lÌnguas do Occidente, par Manuel Ramos, Lisbonne, Terramar, 1996, 496 p.
Traduction portugaise (Brésil) : A Aventura das LÌnguas no Occidente, par Sergio Cunha dos Santos, São Paulo, Editora Mandarim, 1997, 427p.
3. WALTER, Henriette, L’aventure des mots français venus d’ailleurs, Paris, Robert Laffont, 1997, 344 p. (Prix Louis Pauwels 1998), p.
4. WALTER, Henriette & WALTER, Gérard, Dictionnaire des mots d’origine étrangère, Paris, Larousse, (1991), 2e édition revue et augmentée, 1998, 427 p., p. 318-326 et p. 341
5. WALTER, Henriette & BARAKé, Bassam, Arabesques. L’aventure de la langue arabe en Occident, Paris, Robert Laffont / éditions du temps, 2006, 318 p., notamment p. 103-158.
6. Biedermann-Pasques, Liselotte, écrire en langue d’oil dans la deuxième moitié du ixe siècle, à propos de la « séquence de sainte eulalie », La fureur de lire 1997 (Marcinelle, 27-28 sept. 1997), actes du Colloque « écrire les langues d’oil », Charleroi, 1998, ainsi que WALTER, Henriette, L’aventure des mots français venus d’ailleurs, Paris, Robert Laffont, 1997, 344 p. (Prix Louis Pauwels 1998), p. 82-85.
7. Cunha, Antonio Geraldo da, Dicionário etimológico Nova Fronteira de (Botafogo (Brésil), Nova fronteira, (1°éd.1982) 2° éd. augmentée 1987, 832 p. +101 p.
8. WALTER, Henriette, Pour une enquête sur la vitalité des emprunts lexicaux en portugais, La Linguistique, 1994/1, 30, p. 59-77

 


 

Curriculum Vitae Hubert JOLY

Hubert JOLY , né à Nancy le 13 février 1936,
Marié,
Père 7 enfants

Etudes supérieures

Licencié en droit, diplômé d’études supérieures d’économie politique et de sciences économiques
Breveté de l’Ecole nationale de la France d’Outre mer

Fonctions actuelles
Secrétaire général du Conseil international de la langue française (CILF)

Carrière professionnelle
En 1958, conseiller aux affaires administratives ;
1959-1961 : officier des affaires algériennes
1962-1964 : ministères des affaires étrangères, direction des affaires politiques, service Europe centrale
1965-1968 : 1er secrétaire à l’ambassade de France en Autriche
1968 : chargé de mission à la Délégation générale à la recherche scientifique et technique
Depuis 1969 : secrétaire général du Conseil international de la langue française (mis à disposition par le ministère des affaires étrangères)

Décorations
Croix de la valeur militaire, chevalier de l’ordre national du mérité ; Chevalier des arts et des lettres, officier du mérite de la République fédérale d’Autriche.

Publications de Hubert JOLY

Livres :

  • Dictionnaire des industries 1986
  • Dictionnaire de mots nouveaux 2004
  • Dictionnaire du paysage 2008
  • Dictionnaire de mots nouveaux 2007
  • Contes andalous 1981

Articles :

  • A la mémoire de Madame le Dr Mouliérac-Lamoureux
  • COMMENT PEUT-ON ÊTRE FRANÇAIS ?
  • Comprendre l’orthographe du français
  • MANIFESTE POUR L’AVENIR DE LA VILLE DE NANCY

Chroniques méditerranéennes :

  • Algérie
  • Egypte
  • Grèce
  • Khartoum, au bord du Nil
  • Maroc
  • Tunisie

 


 

Le Conseil international de la langue française

Le Conseil international de la langue française (CILF) est une association crée en 1968 et reconnue d’utilité publique dès 1972.

Il a pour objectif de préserver l’unité de la langue française dans le monde et de développer ses ressources.

Il est présidé par M.André GOOSSE et compte environ 800 membres, français et étrangers, parmi lesquels d’éminents linguistes et des personnalités de la Francophonie.

Le CILF s’est donné pour mission d’enrichir la langue française et de favoriser son rayonnement en gérant ses ressources et celles de la francophonie et en organisant la communication avec les autres langues.

A cet effet, il privilégie les travaux portant sur :
– la terminologie, la lexicologie, l’orthographe ; la grammaire et la linguistique,
– les ouvrages de formation pour les francophones (45 titres),
– la tradition orale, le dialogue des langues et des cultures (86 titres).

Il agit par :
– l’élaboration et l’édition de dictionnaires spécialisés multilingue.
– Il en a publié près d’une centaine, parmi lesquels on peut notamment citer :
Dictionnaire de médecine
Dictionnaire des industries.
Dictionnaire commercial
Dictionnaire d’agriculture
Dictionnaire de spatiologie
Dictionnaire de l’environnement
Dictionnaire du génie civil
Dictionnaire de mots nouveaux
Dictionnaire d’urbanisme et de l’aménagement de l’espace
Dictionnaire de l’aéronautique

– la publication de deux revues :
La Banque des mots, revue de terminologie,
Le Français moderne, revue de linguistique,
– la mise à disposition d’une base de terminologie scientifique et technique accessible sur le site internet du CILF,
– la réalisation d’une banque de données orthographique et grammaticale,
– Orthonet, également accessibles sur internet Les conditions dans lesquelles on peut se procurer les publications du CILF sont précisées sur son site internet.

Conseil international de la langue française, (CILF)
11, rue de navarin, 75009 Paris
Site internet : www.cilf.fr

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