(Visioconférence) M. Vincent DERUELLE : l’importance de la langue dans le développement international des affaires

Le Cercle Richelieu Senghor a organisé le mardi 13 avril une visioconférence à dominante économique, avec en invitée d’honneur la Louisiane.

En préambule le Président Alban Bogeat, après avoir salué les Membres et Amis du Cercle, et souhaité la bienvenue aux participants de l’étranger (représentant une dizaine de pays) a rappelé les événements du mois de la Francophonie auxquels il avait participé en mode virtuel, ainsi que les projets du Cercle.

M. Paul de Sinety, délégué général à la langue française et aux langues de France au ministère de la Culture a évoqué le récent lancement du Dictionnaire des Francophones. Il a aussi rappelé l’importance de la loi Toubon* pour garantir l’emploi du français dans l’entreprise, à la fois pour la protection du consommateur et celle des salariés. Il a présenté le rôle de la DGLFLF en matière de création linguistique, et donné en primeur les premiers résultats d’une étude sur l’attitude des français par rapport à l’usage de l’anglais dans la communication et le travail.

*Art 1 de la loi Toubon : le français est la langue de l’enseignement, du travail, des échanges et du service public. Dictionnaire des francophonesDispositif d’enrichissementFranceTerme

Mme Marie-Béatrice Levaux, référente francophonie du Conseil économique, social et environnemental, a souligné la consultation de 10000 jeunes « la Francophonie de l’avenir » menée par l’OIF dans 83 états, et rappelé la journée de la Francophonie au CESE le 18 mars, placée sous le signe de la jeunesse avec le lancement de l’initiative « jeunes ambassadeurs de la francophonie ». Une charte est en préparation, et sa présentation envisagée à Villers-Cotterêts.

M. Vincent Deruelle, co-fondateur de French Founders, réseau international d’entrepreneurs francophones, a présenté cette structure qui compte une soixantaine de collaborateurs et 4000 adhérents. Ceux-ci sont situés en Europe, Amérique (du Nord surtout) et Asie-Pacifique. Ils se répartissent entre start-ups, PME/ETI en France, et cadres de grands groupes. La langue est le catalyseur qui permet de rapprocher tous ces membres. De nouvelles structures ont été créées : LeFonds, plateforme de financement pour des projets dont au moins un dirigeant s’exprime en français, et LesTalents, plateforme de recrutement.

M. André Cointreau, Président du Cordon Bleu, fidèle Ami et Membre du Cercle a offert le témoignage d’un chef d’entreprise face à la crise : il en va de la survie de l’entreprise, qui tient à rester exemplaire même en ces temps difficiles. Le défi est de concilier gestion du « cash » et préservation du capital humain, en maintenant confiance et motivation. Le Covid a eu un double effet amplificateur et accélérateur, et le numérique a accéléré les transformations.

Puis est venue l’heure de partir pour la Louisiane, invitée d’honneur, avec :

Mme Peggy Feehan, directrice exécutive du CODOFIL, le Conseil pour le développement du français en Louisiane, a présenté sa mission. Le CODOFIL est une agence d’état qui a des mandats en matière d’éducation, de développement économique et de culture. La renaissance du français en Louisiane s’appuie sur la société civile, sur un sentiment d’appartenance et repose sur l’implication de la jeunesse. (Lien Facebook)

M. Scott Tilton, co-fondateur de la Fondation NOUS, un institut culturel situé à La Nouvelle-Orléans, dédié à la promotion des langues et cultures françaises et créoles de Louisiane a expliqué son attachement au français et rappelé son rôle dans la candidature de la Louisiane à l’OIF.

Enfin la partie ludique nous a permis de découvrir le jeune et talentueux chanteur Sam Craft qui a enchanté l’auditoire en interprétant quelques chansons de son répertoire, influencées par la tradition cajun, mais modernisées par ses soins. Il a exprimé son attachement à la langue de ses ancêtres, qu’il qualifie de langue « choix-ternelle… »


Texte d’Alban Bogeat :

Chers Membres du Cercle, chers Amis du Cercle,

Chers participants qui nous rejoignez, en France ou depuis l’étranger,

Je suis ravi de vous retrouver pour cette 2ème visioconférence.

Vos encouragements à la suite de la première m’ont incité à poursuivre dans cette voie, certes

moins conviviale que les dîners, mais qui offre d’autres opportunités :

– élargir le programme en recevant plusieurs orateurs,

– accueillir des participants éloignés.

Souvenez-vous, je vous ai présenté la dernière fois trois correspondants lointains : en Russie, au Québec, en Tanzanie. Ils sont à nouveau présents ce soir, je les remercie vivement pour leur fidélité.

Des contacts ont commencé à s’établir depuis, entre universitaires, j’en suis ravi. J’attache beaucoup d’importance à ce que le Cercle joue ce rôle de mise en relation. Et j’espère que d’autres perspectives s’ouvriront, je pense en particulier à Alain Kisena qui cherche toujours des soutiens pour le centre francophone qu’il est en train de créer dans le camp de réfugiés en Tanzanie.

Aujourd’hui nous accueillons d’autres participants lointains : en Louisiane, invitée d’honneur, mais  d’autres pays aussi sont représentés : le Cameroun, le Gabon, l’Iran, la Chine, la république tchèque et même la Corée, à Séoul où il est 1h30 du matin… C’est la magie de la visioconférence…

Pour celles et ceux qui nous rejoignent pour la 1ère fois, je préciserai que le Cercle Richelieu Senghor est un cercle d’échange et de réflexion sur la francophonie et le dialogue des cultures.

Il est accrédité auprès de l’OIF.

Je rappellerai deux orientations auxquelles je suis particulièrement attaché pour le Cercle :

  • Refléter la Francophonie des 5 continents,
  • Promouvoir sa dimension économique

Enfin, je rappellerai que l’année 2021 est importante pour nous à double titre :

  • cinquantenaire du Cercle (notre Présidente d’honneur Anne Magnant a pris l’initiative d’un projet)
  • 20ème anniversaire du décès de Léopold S. Senghor (nous prévoyons honorer sa mémoire en fin d’année)

Je vous rappelle le programme de la soirée:

1- Mise en perspective et « Actualité de la Francophonie »

C’est M. Paul de Sinety, délégué général à la LF et aux LF (ministère de la culture)

qui ouvrira le programme de la soirée.

Il sera suivi de Mme Marie-Béatrice Levaux, référente francophonie du CESE, le conseil économique, social et environnemental

2- La 2ème partie illustrera le thème du jour : la Francophonie économique,  

M. Vincent Deruelle, co-fondateur d’un réseau international d’entrepreneurs francophones nous fera part de son expérience.

Il sera suivi du témoignage d’un entrepreneur face à la crise du Covid-19 : M. André Cointreau, Président du Cordon Bleu, fidèle Ami et Membre du Cercle.

3- La parole reviendra ensuite à nos amis de l’étranger. Nous partirons vers la Louisiane, avec Mme Peggy Feehan, et M. Scott Tilton…

Et nous y resterons…

4- pour la partie ludique, avec un jeune et talentueux chanteur louisianais, M. Sam Craft

Avant de pénétrer dans ce programme, voici quelques mots d’introduction :

Mars, mois de la Francophonie, a été très riche en événements, tant en France que dans le monde.

Je mentionnerai seulement ceux auxquels j’ai assisté (en mode virtuel…):

Lancement du Dictionnaire des francophones, au Ministère de la Culture : un projet voulu par le Président de la République. Je n’en dirai pas plus puisque Paul de Sinety va intervenir.

Journée de la francophonie au CESE, sous le signe de la jeunesse :

Là aussi je n’en parlerai pas davantage, Marie-Béatrice Levaux aura la parole.

Trois tables rondes organisées par l’Ambassade du Canada (et je salue au passage la présence de Mme Caitlin Workman, directrice des services culturels de l’Ambassade du Canada). J’ai assisté à 2 d’entre elles :

  • Une sur la francophonie canadienne aujourd’hui, avec le rappel historique de 5 siècles de présence française au Canada et la situation actuelle des minorités francophones hors du Québec, soit environ 1 million d’habitants.
  • Une autre table ronde sur la question des peuples autochtones : les descendants des populations amérindiennes qui peuplaient le Canada à l’origine et dont certains sont francophones.

Ces tables rondes étaient animées par notre ami Ivan Kabacoff, de TV5 Monde, qui en a aussi animé une pour l’Institut Français, sur le thème de la création artistique francophone, avec là aussi des invités de grande qualité.

La visioconférence organisée par le bureau de la Sarre à Paris :

« le Land de Sarre, terre francophone en Allemagne »

Le secrétaire d’Etat sarrois, M. Roland Theis

– a rappelé la « stratégie France » de la Sarre visant à former une génération bilingue français/allemand dans cette région frontalière,

– et a annoncé la candidature de la Sarre à un poste d’observateur à l’OIF, suivant en cela l’exemple de la Louisiane.

Je suis fier que le Cercle ait contribué à ce processus. En effet en 2017 nous avons décerné le Prix Richelieu Senghor au gouvernement de la Sarre pour sa stratégie France, et nous avons fait remettre ce Prix par le représentant de la Secrétaire générale de la Francophonie.

On peut dire que le Cercle a été à la source des premiers contacts entre la Sarre et l’OIF.

Enfin sur les thématiques économiques, j’ai assisté à deux visioconférences auxquelles j’ai été invité par la Délégation générale du Québec (et je remercie Mme Claire Deronzier, déléguée aux affaires multilatérales à la Délégation générale du Québec)

– Une sur les relations économiques entre la Tunisie et le Québec dans la perspective du prochain sommet de la Francophonie à Djerba.

– L’autre organisée par l’Observatoire de la Francophonie économique à l’Université de Montréal, et l’OCDE à Paris sur les dynamiques actuelles du développement en Afrique, avec le rôle moteur de la transformation numérique de la société.

Comme vous le voyez le mois de mars, mois de la Francophonie a été particulièrement riche.

Je voudrais maintenant sans plus tarder donner la parole à notre premier intervenant, M. Paul de Sinety, délégué général à la langue française et aux langues de France au ministère de la culture.

Je rappellerai que nous avons déjà eu à plusieurs reprises le plaisir d’accueillir Paul de Sinety au Cercle : en 2019, il a été l’invité d’honneur d’un dîner-débat sur le thème « promouvoir la francophonie en France ». Et c’est aussi lui qui a remis le Prix Richelieu Senghor 2019 (le dernier que nous ayons décerné) à M. Mickaël Vallet, alors maire de la ville de Marennes, et devenu depuis sénateur de la Charente maritime. Cher Paul de Sinety, je vous cède le micro…

(Remerciements à Paul de Sinety)

Je voudrais maintenant donner la parole à Marie-Béatrice Levaux, référente francophonie du CESE dont elle anime avec passion le Comité francophonie auquel je suis honoré de représenter le Cercle Richelieu Senghor.

Le 18 mars c’était la journée de la francophonie au CESE, sous le signe de la jeunesse, avec le lancement de l’initiative « jeunes ambassadeurs de la francophonie ».

J’ai eu le plaisir d’être invité à y présenter la vidéo de la dictée lue par notre ami Alain Kisena au Camp de réfugiés de Nyarugusu (Tanzanie).

(Remerciements à Marie-Béatrice Levaux)

Nous abordons maintenant la 2ème partie du programme, qui concerne la dimension économique de la francophonie. Pour en illustrer l’importance, je vous lis un court extrait du magazine des cultures asiatiques du 8 avril 2021 :

le Ministère vietnamien de l’éducation nationale vient d’annoncer que le coréen et l’allemand allaient compter parmi les langues enseignées dès l’école primaire, car la Corée du Sud est le premier investisseur du pays, et l’Allemagne en est le premier partenaire européen. Pendant ce temps, la place du français recule, les relations commerciales avec la France représentant une part de marché dérisoire.

Ceci démontre, s’il en était besoin, combien le rayonnement d’une langue aujourd’hui est directement influencé par son importance économique.

C’est dans cet esprit que nous avons reçu en 2019 le vice-président et porte-parole du MEDEF, M. Fabrice le Saché, très concerné par le sujet, et qui « se bat pour mobiliser les entreprises à l’export et catalyser les liens économiques francophones », selon ses propres termes, ainsi qu’en 2020 le Directeur général honoraire de HEC Paris, M. Bernard Ramanantsoa.

Alors quand j’ai découvert sur internet il y a quelques mois « 1er club Business des leaders francophones dans le monde », regroupant « plus de 4000 dirigeants et fondateurs francophones »

Je ne pouvais pas passer à côté, et j’ai pris contact avec son co-fondateur, M. Vincent Deruelle, qui a bien voulu accepter notre invitation.

M. Vincent Deruelle est un entrepreneur français qui a créé sa première entreprise pendant ses études et a continué d’en créer jusqu’à ce jour. Il est parti s’installer aux Etats-Unis en 2012, et y est resté pendant 6 ans puis a rejoint Madrid où il vit actuellement. Il dirige aujourd’hui FrenchFounders et LeFonds, deux organisations qu’il a co-fondées.  

(Remerciements à Vincent Deruelle)

Je vais maintenant donner la parole à M. André Cointreau, Président du Cordon Bleu et fidèle Ami et Membre du Cercle pour qu’il nous fasse part de son expérience de chef d’entreprise face à la crise sanitaire

(Remerciements à André Cointreau)

Nous accueillons maintenant notre invitée d’honneur, la Louisiane.

Je trouve extrêmement émouvants les efforts faits pour revitaliser le français en Louisiane. C’est merveilleux, cette renaissance du français qui avait bien failli disparaître, après avoir été interdit d’enseignement pendant des décennies, et les enfants punis dans la cour d’école s’ils étaient pris à parler français entre eux. Ce renouveau est dû au CODOFIL, le conseil pour le développement du français en Louisiane créé il y a un peu + de 50 ans par James Demongeaux. Il est dû aussi à des initiatives de la société civile, comme celle dont Scott Tilton nous parlera.

Je passe tout d’abord la parole à Mme Peggy Feehan, directrice exécutive du CODOFIL.

Chère Peggy, nous vous avons accueilli au Cercle en avril 2018, ainsi que Scott Tilton. Vous veniez déposer la candidature de la Louisiane à l’OIF. Je repense avec émotion à l’interview que nous vous avons obtenue en dernière minute au journal télévisé du soir de TV5 Monde grâce à l’entremise de notre ami Ivan Kabacoff.

Nous avons cherché depuis une occasion de vous donner la parole à un dîner du Cercle, mais il était difficile de faire coïncider vos déplacements en Europe avec les dates de nos dîners… La visioconférence nous donne la chance de pouvoir vous accueillir…

(Remerciements à Peggy Feehan)

Je vais maintenant donner le micro à M. Scott Tilton.

Scott est originaire de La Nouvelle-Orléans, où il a grandi au sein d’une famille francophone. Diplômé en gestion internationale de Sciences Po Paris et en politique sociale et affaires étrangères de l’Université de Virginie, il est le co-fondateur de la Fondation Nous, un institut culturel situé à La Nouvelle-Orléans, dédié à la promotion des langues et cultures françaises et créoles de Louisiane.

Scott travaillait précédemment en tant que consultant en politiques publiques auprès d’un grand cabinet de consultants en France et il a également eu l’opportunité, entre 2016 et 2018, de lancer et de piloter l’initiative ayant permis à la Louisiane d’adhérer à la Francophonie. 

(Remerciements à Scott Tilton)

Et maintenant nous abordons (un verre à la main…) la partie ludique de la soirée, avec le jeune et talentueux chanteur Sam Craft, héritier d’une tradition musicale qu’il s’efforce de renouveler.

Je rappelle par ailleurs que nous avons décerné le Prix Richelieu Senghor 2013 à un chanteur louisianais : Zachary Richard.

(Remerciements à Sam Craft, aux intervenants, à Nathalie Brousse et Brigitte Laug pour l’organisation)

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